Pendant le Carême, j'ai médité sur la vie de Jésus au désert, sur ma propre existence et mon besoin de "désert", de temps en temps. J'ai cherché à approfondir ma prière, m'approcher de Dieu, recevoir sa Parole et la mettre en pratique. J'ai découvert mon propre chemin à ses côtés ; expérimenté la difficulté de répondre un véritable "oui", de suivre l'exemple de Marie lors de l'Annonciation.
Les Rameaux sont une grande joie, rappel de l'entrée triomphale de Jésus à Jérusalem. C'est aussi un rappel de tout ce qui peut être joyeux dans ma vie en communautés chrétiennes : mon baptême, ma profession de foi, ma confirmation, et chaque événement qui me fait participer à la joie de la présence christique au sein d'une communauté.
L'entrée dans le Triduum pascal, le jeudi saint, puis la Passion du Christ, le vendredi saint, sont autant de moments forts : en signification, en prière, comme en ressenti. Les rites sont volontairement particuliers : lavement des pieds, chemin de croix, veillée de prière de la Passion aux bougies ou au contraire, en éteignant symboliquement tous les cierges...
Lorsqu'arrive le samedi saint, le temps est suspendu... La douleur de la crucifixion et de la mort du Christ a pétrifié les apôtres. Ils se terrent, transis de peur, redoutant l'avenir. Les femmes se relaient au tombeau, veillant le corps de leur maître mis à mort. Le doute envahit tous les coeurs. Comme eux, je suis dans l'expectative. Bien sûr, j'ai pour moi l'avantage de connaître la suite : demain, nous allons fêter Jésus ressuscité ! Mais aujourd'hui, le doute me gagne : si je suis capable moi aussi, de renier Jésus, de lui dire non, de refuser sa main tendue, et finalement de le laisser mourir, saurai-je le voir ressusciter ?
Alors, aujourd'hui, si j'ai une chose à demander dans ma prière, c'est de garder confiance. Même dans l'adversité. Même quand j'ai l'impression que tout tourne mal, que le ciel me tombe sur la tête, que je ne vaux rien, garder l'espoir de la résurrection...