mardi 19 décembre 2017

Père

Malachie 3, 6-10a

Moi, le SEIGNEUR, je ne change pas. Et vous, vous êtes toujours les enfants de Jacob ! Tout comme vos ancêtres, vous vous êtes éloignés de mes enseignements, vous ne les avez pas suivis. Revenez vers moi, et je reviendrai vers vous, je le dis, moi, le SEIGNEUR de l'univers. Mais vous demandez : “Comment pouvons-nous revenir vers toi ? ”
Je vous réponds : “Est-ce qu'un être humain peut tromper Dieu ? Pourtant, vous me trompez ! ” Vous demandez encore : “En quoi t'avons-nous trompé ? ” Je vous réponds : “Quand vous devez donner le dixième de vos biens et quand vous me faites des offrandes.” Malheur à vous ! Vous êtes maudits parce que vous me trompez, vous, le peuple tout entier.
Apportez donc réellement le dixième de vos biens dans la salle du trésor, pour qu'il y ait toujours de la nourriture dans le temple.

La plupart des parents ont déjà fait cette expérience : les enfants, quand ils ont fait une bêtise, espèrent le cacher en racontant une histoire ou en expliquant les choses à leur façon... Mais comme le dit l'adage populaire, "ce n'est pas au vieux singe qu'on apprend à faire la grimace". Même si nos enfants utilisent des procédés différents de ceux qu'on avait (pas de smartphones pendant notre enfance !), nous voyons bien les essais d'autonomie dont ils font preuve, les ratés, ce qui les fait progresser. Tout l'art du parent, il me semble, consiste alors à encadrer de manière sécure les tentatives de ses enfants. Non pas les empêcher d'inventer, ou au contraire les laisser tout faire, mais leur permettre de mener leurs expériences sans qu'ils se mettent en danger.

Ici, nous voyons que Dieu nous traite comme ses enfants : il n'est pas dupe de ce que nous essayons de "négocier" avec lui. Il nous rappelle les règles, nous éduque, nous donne une nouvelle chance de bien agir, en tenant compte de notre passé. Dieu nous redit que nos actions ne concernent pas que notre personne, mais peuvent avoir des conséquences sur toute la communauté. Que ce soit positif, ou négatif. Il vaut mieux bien se comporter. Ainsi, c'est toute la communauté qui bénéficie de nos actes de bonté, de générosité. Rendre à Dieu ce qui lui est dû, ce n'est pas inutile, c'est profitable à l'ensemble des individus qui m'entourent.

vendredi 20 janvier 2012

Un jour

Juste une journée... Vingt quatre petites heures, ajoutées aux quelques milliers qui constituent cette année. Un petit grain de sable cosmique, un infime rattrapage.

J'aime bien cette idée de la petite touche différente, le bonus, quelque chose de plus. A l'heure où la morosité et le pessimisme s'infiltrent jusque dans mon blog, mon boulot, les discussions avec mes collègues, j'aime penser que nous avons une occasion de voir la vie autrement. Tandis que les médias ne nous parlent que de crise, de panique, de rigueur, je veux imaginer qu'on a aussi un peu de latitude dans notre vie. Un imprévu, un moment de respiration, d'improvisation... Une pépite qui change de l'ordinaire.

Il est bien tard pour souhaiter quoi que ce soit pour les jours à venir. D'autres s'y sont essayés, et c'est un exercice bien difficile, dans lequel je me contente souvent de phrases convenues. Je voudrais tant pour chacun, chaque jour... Mieux aimer ce collègue qui m'agace, consacrer davantage de temps à ceux qui ont besoin de moi, finir ce que je m'engage à faire... Ce que je voudrais dire, je crois qu'il serait plus sage de laisser les paroles d'un chant liturgique l'exprimer pour moi :

Que la grâce de Dieu soit sur toi
pour t'aider à marcher dans Ses voies.
Reçois tout son pardon et sa bénédiction,
va en paix, dans la joie, dans l'amour.

mercredi 14 septembre 2011

Taizé - Carnet de voyage - Dimanche 28 août 2011

Provocation ? Test ? Grande première ? Peut-être un peu de tout ça... Ou pas. Juste l'impression, profonde, d'être à ma place. A cet instant là, dans ce lieu là, dans cet esprit là. Puisque la communauté le vit comme cela, puisque j'en suis si proche...

Pendant l'eucharistie, j'ai vécu en catho. Je sentais bien mes camarades un peu perdus, à côté de moi, eux qui ne connaissaient que le culte réformé étaient surpris par mes gestes, mes répons... Les chants, ces fameux chants méditatifs qui rendent Taizé célèbre, rythmaient la messe. C'était un peu étrange, pour moi, de voir à quel point la liturgie peut, d'un coup, paraître "simple", lorsqu'on la vit ainsi. Multilingue : pas d'homélie mais le silence, celui qui permet de réfléchir sur le texte, revoir son moment de retraite, comprendre peu à peu la Révélation, dans toute sa profondeur.

Taizé, mélange des genres... Compromission ? Relativisme ? Ou juste vivre pleinement le fond de la foi chrétienne, sans fioriture, sans bisbille. Ici, personne ne demande la confession de l'autre. Ni son job, ses peurs, sa situation de famille... D'ailleurs, on ne demande pas, on offre. On offre à l'autre ce qu'on est. Et comme chacun fait pareil, tout le monde apprend de la façon la plus simple et merveilleuse qui soit, au contact de l'autre, des autres, autant qu'à celui du Tout Autre.

J'ai grandi, un peu. C'est le moment. Le bon moment. Communion. Première communion... Goûter, pour la première fois, au Pain de Vie. Surprise. Joie. A cœur ouvert. Pleine conscience de ce trésor que je vis.

Dimanche à Taizé, c'est aussi les départs. Larmes, séparations, sacs à dos, trafic intense. Une joyeuse ruche. Dont chaque abeille va aller porter du fruit. Chacune à sa place.