dimanche 08 mai 2011

Retour(s)...

Du Japon. Après deux semaines de tourisme, de soutien, de discussion en franglo-japonais, de kendo[1], quelques heures d'avion, voilà une arrivée qui était attendue ! Avalanche de cadeaux et de surprises, de gadgets et de beaux objets, de câlins, rires, souvenirs, photos... Une famille un peu perturbée mais réunie, heureuse, prête à repartir sur un rythme (presque) retrouvé.

Au "doublé". J'étais en manque. De sacré, de liturgie, de célébration, de temps calme où retrouver Celui qui me nourrit. Hier lors de la célébration d'éveil à la foi des tout-petits, sur Saint François d'Assise, nous les parents insistions sur c'est en donnant qu'on reçoit ; oui mais pour donner, il faut avoir quelque chose en réserve ! Et mes réserves étaient épuisées. Alors quelle joie ce matin, d'assister, de nouveau, à la messe puis au culte... Deux communions, l'une de coeur et l'autre d'Esprit, l'une de désir et l'autre de partage : que demander de plus ?

Sur les Rameaux. Renvoi direct, en plein coeur, à ma propre prédication de cette montée vers Jérusalem. Ouvrir les yeux, suivre Jésus, l'annoncer : tel était mon plan, reprenant le texte narrant le voyage de Jéricho vers la ville sainte. Et aujourd'hui, même plan : commencer par ouvrir les yeux, ne pas rester aveugle, savoir le reconnaître. Puis suivre Jésus dans la Bible, demander l'aide de Dieu lui-même pour pouvoir comprendre ces écrits qui sont parfois si obscurs... Enfin l'annoncer, en revenant en arrière si besoin.[2]

Sur la liturgie comme expression vivante de notre foi. En seconde partie, pas de prédication en temps que telle, mais une revue de l'évangile du jour comme un résumé de la liturgie du dimanche... Ce fut une redécouverte, une autre façon de percevoir des paroles, des répons, une entrée en relation avec le Seigneur.

A la routine. Ou presque. Retrouver des habitudes, un rythme, calmer les angoisses, l'excitation. Reprendre une activité "normale". Ce sera pour demain...

Notes

[1] Escrime japonaise

[2] Il y a quand même un élément qui change : les disciples d'Emmaüs ont peur. Et Jésus leur apparaît, et ce n'est pas dit dans ces versets, mais il aurait pu aussi leur dire : "N'ayez pas peur"... Une phrase terriblement tendance en ce début de mai, n'est ce pas ?

jeudi 21 avril 2011

Jeudi saint

Servir. A la suite de Jésus, les prêtres, les évêques, le pape réitèrent le geste du lavement des pieds, se mettent au service, à la place la plus basse. Une célébration particulière, une invitation à entrer, laisser la poussière du chemin au dehors, se rendre propre pour mieux accueillir le Christ.

Se donner. Entrer dans le don de soi, total. Autant que possible avec nos petites vies d'humains. Et percevoir la lumière, l'absolu du Don dans la Cène du Seigneur. Accepter d'être nourris, autrement. Indiciblement.

Apprécier. Le "hasard" du vagabondage, une rencontre inattendue entre un repas partagé, un lieu de culture et de divertissement, un philosophe et écrivain interviewé... Entendre ses efforts pour parler d'une foi "en la vie", pour renier toute utilité d'un dieu. S'attrister un peu devant sa vision bien superficielle des évangiles. Et m'autoriser à avoir foi "en la vie", avec Dieu à mes côtés. Parce que c'est juste tellement mieux :)

Douter. Et l'espace de quelques instants, se mettre à rationaliser, à chercher les (in)cohérences dans ce triduum, dans cette saga prenante de trois jours où l'on retient son souffle... Trois jours ? Mais est-ce cohérent ? Même les récits des évangiles ont des "trous"...

Apaiser. Mes craintes, mes peurs, mes doutes. Dans l'ombre paisible de l'église, et la douceur du soir printanier, au creux d'une oreille attentive et aimante. Se glisser dans les bras réconfortants d'une maman.

Accompagner. L'ami qui sera ordonné en cette solennité du Saint Sacrement... Prier et le confier, aujourd'hui tout particulièrement, comme ses futurs pairs, à Celui qu'il s'apprête à suivre... pour la vie[1].

Notes

[1] et la Vie... Jean 14, 6