mardi 16 juillet 2019

Taizé aux bains

Petite histoire qui date d'il y a dix-huit mois... Anecdote rafraîchissante et douce, surtout au regard des quelques mois que nous avons vécu depuis !

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mardi 02 avril 2019

Peut-être qu'il est temps...

Je me suis dit en moi-même :
« Allons, que je t’éprouve par la joie, goûte au bonheur ! »
Et voici, cela aussi est vanité.
Du rire, j’ai dit : « C’est fou ! »
Et de la joie : « Qu’est-ce que cela fait ? »
J’ai délibéré en mon cœur
de traîner ma chair dans le vin
et tout en conduisant mon cœur avec sagesse,
de tenir à la sottise,
le temps de voir ce qu’il est bon pour les fils d’Adam
de faire sous le ciel
pendant les jours comptés de leur vie.
Qohélet 2, 1-3

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mardi 13 mars 2018

Aimer... en colloque

Elles sont venues, elles sont toutes là. Toutes ces personnes, d'âges divers[1], en habits monastiques d'une grande variété, avec col romain ou cravate, en civil... Je faisais bien comme un semblant de provocation, avec mon sweat à capuche marqué "I love Taizé" dans le dos. J'ai vu des sourires, j'ai entendu des remarques, des questions... Taizé reste une référence d’œcuménisme, plus ou moins connue.

Quel rapport avec le Carême, à part les calendriers qui se croisent ? C'est qu'il s'agit de montrer au monde, concrètement, l'Amour de Dieu, qui se manifeste jusqu'à nous réunir. Même si ce n'est que quelques jours. Même si nous reconnaissons que l'Unité de l’Église n'est pas encore pour demain. Elle est là, et elle avance à petits pas. Il est plus facile de détruire que de reconstruire, et l’œuvre progresse pierre après pierre.

La plus belle démonstration ? C'est le grand rabbin de France qui nous l'a faite, peut-être, cet après-midi. Si Dieu nous fait à son image, alors je suis à son image, tu l'es aussi, ta voisine, ton voisin l'est aussi. Ainsi, puisque nous sommes tous à l'image de Dieu, nous sommes égaux entre nous. En même temps, si Dieu nous fait à son image, alors Dieu nous fait uniques, car Dieu est unique. Nous sommes donc tous égaux, et uniques, à l'image de Dieu.

Le plus beau moment ? La prière œcuménique du soir. Des dizaines de ministres, tous avec leurs habits liturgiques, dans la chapelle universitaire. Une célébration à multiples voix. Une prédication sur la Transfiguration, en trois temps. Et de beaux chants qui nous invitent à nous laisser transformer par la puissance d'Amour de Dieu...

Je vous laisse avec un de mes préférés. Jubilez, criez de joie

Note

[1] Mais tout de même, soyons honnêtes, plutôt au dessus de 50 ans pour la plupart.

lundi 12 mars 2018

Aimer comme... un passage de relais

Alors voilà, c'est juste à la fin d'un dimanche de Laetare. Pendant ce Carême, il y a eu cette belle histoire, tu vois. Celle d'une demande : "donne-moi un défi", et ma réponse, exagérée peut-être. Une réponse qui avait confiance en ses mots, en son regard bienveillant, en Ses pépites données chaque jour.

Elle est chipie, un peu, l'amie... Parce que je ne sais pas si elle s'est rendue compte, elle a embarqué mon coeur dans l'aventure. Je me sentais responsable de ce que j'avais lancé. Comme le Petit Prince responsable de sa rose... Et quand elle dit qu'elle met le mot 'fin', parce que c'est plus raisonnable, parce qu'il y a plein d'autres choses, j'ai envie de reprendre le flambeau. Même si mon agenda est plein aussi. Même si je ne dors pas beaucoup. Même si le voyage d'études qui s'annonce promet de chambouler le quotidien...

Peut-être que j'y arriverai. Reprendre le fil quotidien, donner un peu de ce que je vis, de plus en plus depuis six mois. Parler de l'Amour de mon Créateur, celui qui devient de plus en plus une évidence dans ma vie, mon quotidien, celui que je dois apprendre à transmettre, même si je trouve que mes mots sont bien pauvres pour rendre cette richesse incroyable !

Peut-être que c'est ça aussi, un passage de relais : exprimer la force de la communauté, du lien fraternel qui nous unit au-delà des mots, au-delà de nos existences. Peu importe la distance entre nous, nous sommes unis dans notre Foi, dans notre chemin vers Pâques, dans une montée spirituelle qui seule peut nous transformer !

Alors, si tu veux cheminer, toi qui me lis, dis-le moi. Franchement. Je ne me vexerai pas si tu me dis non, j'apprécierai d'écrire si cela jalonne ton chemin. Il y a plein d'autres initiatives (à commencer par le désormais célèbre Carême dans la ville des dominicains), des tas de façons de partager l'Amour. Si mes mots t'aident, je les écrirai... même si je souffre encore de ce syndrome de l'imposteur (qui ne passe pas, m'a assuré une pasteure blogueuse).

mardi 06 février 2018

Clin Dieu

J'ai toujours trouvé difficile d'expliquer aux enfants que Dieu peut nous répondre, même s'il ne nous parle pas en "voix off", comme dans les films. Pour un certain nombre d'adultes, c'est aussi quelque chose de très abstrait.

Parfois, il suffit juste d'accepter l'évidence...

Un matin, j'arrive en avance pour mon cours de grec[1]. Comme souvent dans ces cas-là, je jette un coup d’œil à l'oratoire de la fac, juste en face de la salle de cours. Personne. Juste la croix, nue, qui me fait face. Je lui réponds en me signant lentement[2].

Puis je m'agenouille face à la tapisserie, représentant Jésus enseignant à ses disciples. Je commence avec un Notre Père, en mettant mon cœur dans chaque mot. Par réflexe je dis "ne nous soumets pas à la tentation", alors je répète "ne nous laisse pas entrer"...

Lorsque je fais silence ensuite, mes questionnements me reviennent... Suis-je à ma place ? Quel appel est donc le mien ? Et j'interroge "s'il te plaît, dis-moi ce que tu attends de moi... Je ne comprends plus, je ne sais pas..."

La porte s'ouvre, une tête passe dans l'entrebâillement. J'ouvre les yeux, reconnais une étudiante avec laquelle j'ai déjà eu plaisir à échanger. Mon visage s'éclaire, je la salue. Me voyant à genoux, elle me dit "c'est un bon réflexe, de prier avant les cours ! Je ne te dérange pas plus, je dois retrouver Carine[3]..."

C'est en reprenant ma place que l'évidence m'est apparue : ce qu'Il attend de moi, c'est que je fasse mon chemin, avec mes camarades, mes pairs, soutien et miroir de ma réflexion, là où je suis, comme je suis. Le reste s'arrangera de lui-même. Un temps pour tout[4].

Notes

[1] Ça change de la semaine précédente, où je n'ai même pas entendu mon réveil... :(

[2] Ne le dites pas à mes camarades réformés ou évangéliques, ça risquerait de les défriser ! ;-)

[3] Comme il est de coutume, le prénom a été changé.

[4] Et merci l'Ecclésiaste, qui doit être le plus connu des livres bibliques avec cette expression !

mercredi 24 janvier 2018

Bonne année ?

Comme souvent quand Noël s'est fait proche, le temps s'est accéléré... Dans mon calendrier de l'Avent, Malachie a rejoint Jean-Baptiste avant que j'aie eu le temps d'écrire la suite, et ce calendrier a un petit goût d'inachevé. Pourquoi pas, après tout ? Accepter de ne pas avoir fini, admettre ma faiblesse, et remettre à ce Sauveur qui vient de naître, l'honneur qui lui est dû... Me souvenir que sans sa Grâce, je ne peux rien terminer.

Nous voilà, presque sans l'avoir senti, dans une nouvelle année civile. Redémarrer ? Recommencer ? Il me semble que c'est davantage un espoir pour une nouvelle période, plutôt qu'une remise à zéro. Je souhaite "bonne année" en me posant des questions : est-ce que je suis sincère en le disant ? N'est-ce pas prétendre à un rôle prophétique que je me sens bien loin d'assumer ? Ou bien, comme les spécialistes en œnologie, envisager une bonne année comme on espère un bon vin ?

Mon "bonne année" se fait un peu mécaniquement, sans trop y croire. Trop de choses qui ne collent pas assez, déjà, pour que le qualificatif de "bonne" ne me semble pas juste. Et puis, le bon à venir, je voudrais le souhaiter à ceux qui m'entourent tous les jours. Finalement, je mets bien plus de sourire et de conviction dans mon "bonne journée" que dans une "bonne année".

Alors, bonne journée, à toi qui me lis ! Bonne journée, pour les 365 jours à venir ! :-)

vendredi 22 décembre 2017

Ecoute

Malachie 3, 16-18

Alors ceux qui respectent le SEIGNEUR se sont parlé les uns aux autres. Le SEIGNEUR les a écoutés avec attention. On a écrit devant lui les noms de ceux qui le respectent et qui l'honorent.
Ensuite, le SEIGNEUR de l'univers a dit : « Le jour où j'agirai, ils seront pour moi comme un trésor personnel. Je serai bon pour eux, comme un père est bon envers son fils qui le sert. Et vous verrez de nouveau la différence entre ceux qui m'obéissent et ceux qui ne m'obéissent pas, entre ceux qui me servent et ceux qui ne me servent pas. »

"On n'est pas chrétien tout seul." Combien de fois a-t-on entendu cette phrase ? C'est ce propos qui me revient en lisant ces versets aujourd'hui.

Ceux qui croient en Dieu se parlent, ils ne restent pas seuls. Et lorsqu'ils se parlent entre eux, même pas à Dieu, a priori, Dieu les entend. Mieux : Dieu les écoute ! Il espionne nos conversations, mieux que la CIA et le FBI réunis ? Non, il n'espionne pas : il écoute avec attention. Il prête l'oreille à nos échanges. Et quand il parle à son tour, il dit de nous que nous sommes son trésor... Que rêver de plus beau ? Chacun-e d'entre nous est le trésor personnel de Dieu !

Dans nos cours de théologie, il y a parfois des moments où l'on se cogne, un peu plus fort que d'habitude, contre nos idées reçues, nos formatages, nos routines, nos dogmes. Nous nous remettons en cause et de temps en temps, nous ne pouvons que réagir, de façon plus ou moins épidermique. Notre émotion peut dépasser notre intellect, et pourtant, c'est de ces chocs et des échanges qui en découlent que nous progressons le plus !

C'est ainsi que nous avons eu plusieurs débats avec nos camarades africains sur les conséquences de la colonisation, encore maintenant, dans un cours d'Ancien Testament. C'est comme ça que nous pouvons avoir des discussions très animées entre ministres ou futurs ministres de nos Églises catholique, orthodoxes, protestantes, pendant un cours œcuménique sur la liturgie...

C'est important de parler aux autres de sa foi, de partager l'intimité de ce qu'on vit, dans les rituels, dans la prière... C'est primordial d'écouter vivre celle des autres... Pour ne pas laisser notre foi s'étioler dans notre propre personne, mais se nourrir des manières, des expériences, des perceptions des autres. C'est comme ça que grandit un-e chrétien-ne... Et qu'il-elle passe par-dessus le découragement évoqué hier !

jeudi 21 décembre 2017

Découragement

Malachie 3, 13-15

Le SEIGNEUR dit : « Vous dites contre moi des paroles dures. Et vous demandez : “Qu'est-ce que nous avons dit entre nous contre toi ? ” Eh bien, voici ce que vous avez dit : “Servir Dieu, cela ne sert à rien. Nous avons gardé ses commandements. Nous avons fait devant lui des cérémonies de deuil, mais pour rien !
Nous le voyons maintenant : les gens heureux, ce sont les orgueilleux. Et tout réussit à ceux qui font le mal. Même s'ils provoquent Dieu, ils s'en tirent toujours ! ” »

Parfois, même dans la montée vers Noël, nous pouvons avoir des périodes de découragement... Devant la détresse de ceux qui souffrent et ne pourront pas offrir la fête de Noël dont ils rêvaient à leurs proches... Devant le temps qui passe trop vite et toutes ces tâches à faire, surtout quand se rajoute l'Avent, les préparatifs... Devant les migrants, qui se trouvent dans une telle situation qu'ils partent, quittent tout, mettant en jeu leur vie pour, peut-être trouver un endroit où ils pourront survivre... Devant nos propres envies de baisser les bras...

Nous avons envie de dire "c'est pas juste !", de tout envoyer balader, de fuir à notre tour...

Parfois nous avons l'impression que le mal gagne toujours, que les personnes agissant mal ont toujours gain de cause... Malgré nos efforts. Est-ce bien le cas ? Ou seulement un effet d'accumulation comme ça arrive parfois ?

mercredi 20 décembre 2017

Générosité

Malachie 3, 10b-12

Je l'affirme, moi, le SEIGNEUR de l'univers : vous pouvez vérifier que je dis la vérité. Vous verrez alors que j'ouvrirai pour vous les réservoirs d'eau du ciel, et que je vous couvrirai de bienfaits abondants.
Pour vous, je détournerai les criquets : ils ne détruiront pas vos récoltes, ils n'empêcheront pas vos vignes de donner du raisin. Je le promets, moi, le SEIGNEUR de l'univers. Tous les autres peuples diront que vous êtes heureux, car la vie sera très agréable dans votre pays, je le dis, moi le SEIGNEUR de l'univers.

Ces quelques phrases sont surprenantes. En effet, qu'y lit-on ? La vérité de Dieu, c'est la générosité ! C'est le signe qu'il nous donne de sa présence et de son action : l'abondance est là, la satiété, le confort... Que demander de plus ?

Sa volonté réside dans notre bonheur. Dieu est un père, et comme un parent souhaite que ses enfants grandissent et gagnent leur autonomie, lui aussi ne veut que notre libre arbitre. Il souhaite que nous prenions nos décisions de manière éclairée... À mon sens, c'est pour cette raison qu'il fait preuve d'autant d'abondance, de miséricorde, de pardon...

Oui, notre vie de chrétien est bien plus enviable que beaucoup d'autres, car nous sommes conscients que Dieu est à nos côtés !

mardi 19 décembre 2017

Père

Malachie 3, 6-10a

Moi, le SEIGNEUR, je ne change pas. Et vous, vous êtes toujours les enfants de Jacob ! Tout comme vos ancêtres, vous vous êtes éloignés de mes enseignements, vous ne les avez pas suivis. Revenez vers moi, et je reviendrai vers vous, je le dis, moi, le SEIGNEUR de l'univers. Mais vous demandez : “Comment pouvons-nous revenir vers toi ? ”
Je vous réponds : “Est-ce qu'un être humain peut tromper Dieu ? Pourtant, vous me trompez ! ” Vous demandez encore : “En quoi t'avons-nous trompé ? ” Je vous réponds : “Quand vous devez donner le dixième de vos biens et quand vous me faites des offrandes.” Malheur à vous ! Vous êtes maudits parce que vous me trompez, vous, le peuple tout entier.
Apportez donc réellement le dixième de vos biens dans la salle du trésor, pour qu'il y ait toujours de la nourriture dans le temple.

La plupart des parents ont déjà fait cette expérience : les enfants, quand ils ont fait une bêtise, espèrent le cacher en racontant une histoire ou en expliquant les choses à leur façon... Mais comme le dit l'adage populaire, "ce n'est pas au vieux singe qu'on apprend à faire la grimace". Même si nos enfants utilisent des procédés différents de ceux qu'on avait (pas de smartphones pendant notre enfance !), nous voyons bien les essais d'autonomie dont ils font preuve, les ratés, ce qui les fait progresser. Tout l'art du parent, il me semble, consiste alors à encadrer de manière sécure les tentatives de ses enfants. Non pas les empêcher d'inventer, ou au contraire les laisser tout faire, mais leur permettre de mener leurs expériences sans qu'ils se mettent en danger.

Ici, nous voyons que Dieu nous traite comme ses enfants : il n'est pas dupe de ce que nous essayons de "négocier" avec lui. Il nous rappelle les règles, nous éduque, nous donne une nouvelle chance de bien agir, en tenant compte de notre passé. Dieu nous redit que nos actions ne concernent pas que notre personne, mais peuvent avoir des conséquences sur toute la communauté. Que ce soit positif, ou négatif. Il vaut mieux bien se comporter. Ainsi, c'est toute la communauté qui bénéficie de nos actes de bonté, de générosité. Rendre à Dieu ce qui lui est dû, ce n'est pas inutile, c'est profitable à l'ensemble des individus qui m'entourent.

lundi 18 décembre 2017

Cadeaux

Malachie 3, 3-5

Il s'installera pour fondre l'argent au feu et pour le rendre pur. Il purifiera les prêtres de la famille de Lévi, ils les rendra purs comme on rend purs l'or et l'argent. Alors ils pourront présenter les offrandes au SEIGNEUR en respectant les règles. Ainsi, les offrandes des gens de Jérusalem et des autres habitants de Juda plairont au SEIGNEUR, comme autrefois, dans le passé.
Oui, le SEIGNEUR de l'univers le dit : « Je viendrai au milieu de vous pour vous juger. Je me dépêcherai d'accuser les sorciers, ceux qui commettent l'adultère, ceux qui font des serments faux, ceux qui paient mal leurs ouvriers, ceux qui écrasent les veuves et les orphelins par l'injustice, ceux qui traitent mal les étrangers, tous ceux qui ne me respectent pas. »

Que serait Noël sans les échanges de cadeaux ? Même en dehors de toute considération religieuse, la fête de Noël est l'occasion de montrer aux autres qu'on tient à eux, en leur offrant des cadeaux... C'est une marque de convivialité, d'attention à l'autre, de générosité. Trouver un bon cadeau est difficile, car ce n'est pas un cadeau qui doit nous convenir à nous ! C'est un objet qui va faire plaisir à la personne qui le reçoit, qui montre l'affection que nous avons pour cette personne, l'intérêt que nous portons à sa vie, sans la juger.

Pour les chrétiens, que sont les cadeaux que nous partageons, sinon un symbole humain, une représentation de l'Amour de Dieu pour nous ? Dieu nous purifie, il nous rend brillants et dignes de louange, comme l'or et l'argent dont on fait les plus beaux bijoux. Il nous fait, nous aussi, capables d'aimer nos prochains, toutes les personnes qui nous entourent au quotidien. Dieu ne nous fait pas de plus beau présent, que son Amour à partager... Toujours, et de manière inconditionnelle.

dimanche 17 décembre 2017

Gaudete

Aujourd'hui, troisième dimanche de l'Avent, est appelé "gaudete" chez les catholiques, du nom de l'antienne utilisée spécifiquement dans les missels pour ce jour. Amis prêtres et diacres, à vos chasubles et étoles roses ! En effet, le rose, mélange de violet et de blanc, signifie qu'on voit déjà un peu du blanc de la fête dans le violet de la réflexion et de la préparation spirituelle... D'ailleurs, ce blanc est là, et bien là, signe de fête, d'espoir, d'arrivée imminente de la grande joie de Noël : quand on commence à entendre parler du Baptiste, on sait que Jésus n'est pas loin !

Quel est le lien avec notre lecture, pas après pas, du livre de Malachie, me demanderez-vous ? Dans le deuxième chapitre que nous avons lu cette semaine, nous avons évoqué le rôle des prêtres, qui doivent enseigner la connaissance de Dieu, qui sont ses porte-parole. Nous avons terminé la lecture de ce chapitre avec l'annonce par Dieu lui-même de l'envoi de son messager... Comment ne pas voir un lien entre tous ces événements ?

Ne sommes-nous pas chacune et chacun appelés à être les messagers de Dieu ? A prendre exemple sur Malachie, sur Jean, sur les ministres qui nous entourent ? Soyons dans la joie, nous dit Paul : c'est là notre premier témoignage de chrétiens... Heureux de servir Dieu ! :-)

samedi 16 décembre 2017

Messager

Malachie 2, 17 - 3, 2

Vous fatiguez le SEIGNEUR avec vos discours. Vous dites : « Comment est-ce que nous le fatiguons ? » Vous le fatiguez quand vous dites : « Ceux qui font le mal, le SEIGNEUR les regarde avec bonté. Il approuve ces gens-là. » Vous dites aussi : « Le Dieu qui juge avec justice, que fait-il ? »
Voici la réponse du SEIGNEUR de l'univers : « Je vais envoyer mon messager. Il préparera le chemin pour moi. Tout à coup, le Seigneur que vous désirez arrivera dans son temple. Voici le messager de l'alliance que vous attendez, il arrive. »
Qui pourra résister quand il viendra ? Qui pourra rester debout quand il se montrera ? Car il est comme le feu du fondeur, comme la lessive du blanchisseur.

Dieu nous fait ce grand cadeau : il nous confie son envoyé ! Il va arriver, il est bientôt là... Pour renforcer l'alliance qui s'est peu à peu délitée... Comme les Israélites qui avaient reconstruit le Temple de Jérusalem et se laissaient aller à la routine de la vie retrouvée, nous avons peut-être expérimenté cette routine du temps ordinaire, cette longue période de la Pentecôte jusqu'au Christ Roi, qui pourrait nous laisser aller dans nos habitudes. Soudain Dieu se rappelle à nous, il nous envoie un messager, comme une invitation à reprendre souffle, à se relever du bord du chemin pour reprendre la route, à regarder de nouveau vers l'horizon. Dieu veut nous renouveler son alliance, préparons-nous !

Oui, préparons-nous à revivre ! Comme le feu du fondeur, il brûlera les impuretés pour ne laisser couler dans son alliance que du pur métal, brillant, solide. Comme la lessive du blanchisseur, elle éliminera les taches sur nous pour nous rendre de nouveau blancs comme le jour de notre baptême.

Préparons-nous ! Il arrive...

vendredi 15 décembre 2017

Promesses

Malachie 2, 15-16

Est-ce que le SEIGNEUR n'a pas fait de vous une seule personne avec elle, un seul corps animé du même souffle de vie ? Et qu'est-ce que cette personne unique veut ? Avoir les enfants que Dieu donne, n'est-ce pas ? Faites attention à vous-mêmes ! Ne trahissez pas la femme que vous avez choisie pendant votre jeunesse !
En effet, voici ce que dit le SEIGNEUR, Dieu d'Israël : « Si quelqu'un renvoie sa femme parce qu'il la déteste, il est coupable de violence. » C'est le SEIGNEUR de l'univers qui parle. Faites donc attention à vous-mêmes ! Ne trahissez pas vos promesses !

Passage ô combien douloureux lorsqu'on a vécu un divorce, qui nous rappelle toutes les promesses que nous n'avons pas tenues. Qu'il s'agisse de promesses faite à l'autre, à Dieu, à soi-même, elles ne l'ont pas été à la légère, ou pas ressenties comme telles... Et pourtant, la séparation est arrivée. Un ami m'a dit : "toi comme moi, nous savons bien que nous n'avons pas assez bossé notre couple !" ; et je le trouve assez vrai.

Car qu'est-ce qu'un mariage ? Le débat ouvert au moment de la réflexion sur l'ouverture du mariage en France aux couples de même sexe, m'a fait poser la seule question qui comptait à mes yeux : pourquoi un mariage ? Qu'est-ce que je mets sous ce nom ? Qu'est-ce que ce contrat, cette relation peut avoir de plus qu'un PACS, une union libre ? L'arsenal juridique permet de protéger les enfants, le-la conjoint-e, sans forcément passer par la case mariage. Alors ? Qu'apporte-t-il de plus ? La réponse est arrivée ensuite, et sans doute trop tard pour moi : le mariage, ça se travaille, ça se construit, c'est un projet de vie à inventer à deux, et pas deux vies à juxtaposer. Ça suppose de la communication, de l'ouverture, de l'envie de devenir heureux ensemble, de la volonté de grandir et laisser grandir l'autre, l'accompagner même.

Ne trahissons pas nos promesses ! Je dirais bien "essayons de ne pas trahir", mais Dieu dans ce texte n'a pas ma tiédeur...

jeudi 14 décembre 2017

Fidélité

Malachie 2, 13-14

Voici ce que vous faites encore : vous couvrez de larmes l'autel du SEIGNEUR. Vous pleurez et vous vous plaignez, car le SEIGNEUR ne fait plus attention à vos offrandes et il ne les accepte plus.
Vous vous demandez pourquoi. C'est parce que vous aviez promis devant lui de rester fidèles à la femme choisie pendant votre jeunesse. Mais vous l'avez trahie ! C'était pourtant votre compagne, et vous vous étiez engagés envers elle.

Qui n'a pas pris des engagements et ne s'est pas senti trop faible pour les honorer ? Nous avons des monceaux de bonnes raisons pour cela : nous n'avons pas su dire non, il fallait quelqu'un pour remplir ce rôle, la fonction était intéressante... Dans notre société hyperactive, refuser un engagement peut être perçu comme un signe de faiblesse. Nous nous devons d'avoir un agenda surchargé pour convenir à la vision sociale d'une personne "bien intégrée socialement".

Mais nous avons le droit de dire non. Nous pouvons refuser un engagement, en disant "stop, j'ai déjà trop de choses sur la grille". Nous savons que le manque de temps, la fatigue, le cumul d'activités nuit au respect des engagements que nous avons pris ou que nous pouvons prendre. La vraie question n'est pas de savoir si on nous demande de fairequelque chose, mais si nous pouvons le tenir. Parfois c'est une histoire de confiance, alors il s'agit de ressentir l'appel pour soi, pour cette fonction, pour ce poste. Mais parfois c'est une question de disponibilité, alors souvenons-nous qu'une journée ne fait que vingt-quatre heures, et qu'il nous faut aussi prendre soin de nous !

Limitons nos engagements, pour ne pas avoir à rougir de ne pas les tenir... Donnons-nous les moyens d'être fidèles !

mercredi 13 décembre 2017

Profanation

Malachie 2, 11-12

Les gens de Juda ont trahi leurs promesses. Ils ont fait des choses horribles à Jérusalem et dans tout le pays. En effet, ils ont traité avec mépris le lieu saint que le SEIGNEUR aime : ils se sont mariés avec des femmes qui adorent des dieux étrangers.
Si quelqu'un agit ainsi, que le SEIGNEUR supprime toute sa famille du peuple d'Israël ! Qu'il n'y ait plus personne pour présenter des offrandes en son nom au SEIGNEUR de l'univers !

Nous sommes ici devant des versets qui sont difficiles à prendre en compte. En effet, Dieu se met en colère, et nous avons du mal à comprendre qu'il puisse développer ce trait de caractère. Il nous faut ici nous replacer dans le contexte d'écriture : les peuples sont naturellement opposés les uns aux autres, chaque population alimentant la puissance de son dieu. Adorer un dieu étranger en terre d'Israël revient alors à diminuer la puissance de Dieu, saper son pouvoir face aux autres dieux de la région.

Dieu fait alors un raisonnement par l'absurde : si quelqu'un agit ainsi, il faut le supprimer, que personne n'adresse plus d'offrande au Seigneur... Dans sa colère, il ferait de l'auto-mutilation ? Il se priverait de la piété de son propre peuple ? Je ne pense pas que ce soit le cas.

Peut-être que le prophète, en exprimant ce raisonnement par l'absurde, veut nous secouer dans nos habitudes, en nous montrant qu'elles peuvent être néfastes ? Ne me comprenez pas mal : l'idée n'est pas de pousser à la xénophobie, ne me faites pas dire ce que je n'ai même pas pensé. Mais, si nous aimons le Seigneur, si nous sommes croyants, nous avons le droit de le dire ! Louons Dieu, chantons notre joie d'accueillir bientôt un Sauveur ! Personne n'est obligé de croire. Mais, si nous sommes chrétiens, nous nous préparons à recevoir une vraie jubilation, spirituelle et théologique... Et nous pouvons être heureux et fiers de fêter cela.

mardi 12 décembre 2017

Fraternité

Malachie 2, 8-10

Moi, le SEIGNEUR de l'univers, je le dis : Vous, les prêtres, au contraire, vous vous êtes éloignés du chemin. Par votre enseignement, vous avez trompé beaucoup de monde, vous avez brisé mon alliance avec les lévites. Eh bien, à mon tour, je vais pousser tout le peuple à vous mépriser et à vous abaisser. En effet, vous ne m'obéissez pas et vous faites des différences entre les gens quand vous appliquez la loi. »
Est-ce que nous n'avons pas tous un seul père ? Est-ce que ce n'est pas un seul Dieu qui nous a créés ? Pourtant, nous ne sommes pas fidèles les uns aux autres, et ainsi, nous ne respectons pas l'alliance entre Dieu et nos ancêtres. Pourquoi donc ?

Et si la vraie fraternité, c'était de reconnaître Dieu comme notre Père à tous ? Est-ce que cela nous aiderait à accepter les autres comme nos frères, nos soeurs ?

Il me semble que la difficulté, dans la fraternité, n'est pas d'intégrer ce principe, mais d'accepter réellement les autres tels qu'ils sont. Ce sont mes frères, mes soeurs, et ils ne sont pas moi. Je n'ai pas à chercher à les rendre semblables à moi. Ils sont tous différents... Et c'est ce qui fait la richesse de notre monde ! La diversité permet à toutes les personnes de trouver leur place, sans tenter de se comparer à leurs voisins, leurs amis, leurs familles... Car tout le monde porte sa propre identité. Et pourtant nous faisons partie de la même fraternité ! Car nous n'avons qu'un seul Père.

Ces propos sont valables y compris, voire surtout, pour nos propres enfants. Ils ont été créés à partir de nous, mais ils ne sont pas nous. Il est illusoire de chercher à les rendre similaires à ce que nous sommes, car ils ne pourront pas satisfaire à cette recherche, et vouloir les conformer ou se conformer à cet espoir fausse toute relation possible. Avoir une relation vraie, aimante, sincère, passe par la capacité à reconnaître l'autre comme il est, et ne pas chercher à le plier à nos désirs.

lundi 11 décembre 2017

Enseigner

Malachie 2, 5-7

Par cette alliance, je leur ai donné la vie et la paix, pour qu'ils me respectent, et ils m'ont respecté, ils ont tremblé devant moi.
Ils ont enseigné la vérité et ils n'ont pas menti. Ils ont mené une vie droite en accord avec moi et ils ont détourné beaucoup de gens du mal.
Oui, c'est le rôle du prêtre d'enseigner la connaissance de Dieu, c'est le prêtre que les gens consultent pour connaître la loi. En effet, il est le porte-parole du SEIGNEUR de l'univers.

Que l'on pense "in persona christi" ou "sacerdoce universel", une des premières missions du ministre dans l'Eglise est de transmettre, sinon une foi[1], du moins une connaissance.

Quand j'étais ado, une de mes animatrices d'aumônerie a beaucoup marqué ma vie de foi, et ma vie tout court. Elle m'a raconté un grand nombre de ses expériences de foi. Je ne comprenais pas très souvent, mais j'écoutais toujours. Elle m'a expliqué ce qu'elle avait découvert, ce qui avait fait grandir la prière en elle.

J'ai appris. Avec mes gestes maladroits pour ma première icône. Avec mes pauvres mots pour mes premières prières. Avec mes poings qui exprimaient ma colère de grandir dans un monde pas toujours rose, et tellement difficile à changer ! Avec mes pieds qui suivaient des milliers d'autres, en pélerinage, à Lourdes, à Taizé... Avec ma voix qui aimait à chanter Dieu.

Quand j'ai atteint l'âge adulte, parfois je passais la voir. Elle m'a dit plusieurs fois : "tu sais, quand on est animatrice, quand on fait du caté, on ne voit pas le résultat"... J'ai envie de lui dire, aujourd'hui, je suis là... Ce n'est peut-être pas la vocation dont j'avais rêvé, mais c'est celle qui sera peut-être la mienne, un jour prochain. Merci !

Note

[1] car cela Dieu seul peut le faire

dimanche 10 décembre 2017

Prendre le Seigneur au sérieux

Malachie 2, 1-4

Moi, le SEIGNEUR de l'univers, je vous avertis, vous, les prêtres : Écoutez-moi et prenez les choses au sérieux pour m'honorer comme vous le devez. Sinon, je lancerai sur vous une malédiction, et je changerai la bénédiction en malédiction. Oui, je le ferai puisque personne parmi vous ne prend les choses au sérieux. Je lance déjà des menaces contre les gens de votre famille. Je vous jetterai du fumier à la figure, le fumier des animaux offerts pendant vos fêtes, et on vous balaiera avec lui.
Alors vous saurez ceci : C'est moi, le SEIGNEUR de l'univers, qui vous ai donné cet avertissement. Je veux garder l'alliance établie avec les lévites.

Le Seigneur peut avoir de l'humour[1]... Parfois, il serait même cynique, ou jouant avec les codes des époques où il agit. Il y a de nombreux exemples dans la Bible où il est en opposition avec le contexte sociétal où il se trouve. Mais il n'aime pas qu'on se moque de lui... Qui apprécierait cela ?

Peut-on imaginer qu'on essaie de "bluffer" Dieu, comme on se fait des illusions sur soi-même parfois ? Comment concevoir alors que le Seigneur se satisfasse de cette situation ? S'il veut réellement maintenir l'alliance avec nous, il ne peut accepter de se laisser mener par nos effets de manche. Il se doit de maintenir l'exigence... Pour notre bien.

Note

[1] Si, si ! La preuve : il a même créé les athées... ;-)

samedi 09 décembre 2017

Préparez les chemins du Seigneur !

Si l'on relit ce premier chapitre du livre de Malachie, il me semble que l'on peut retrouver une situation similaire à la nôtre, dans celle du public auquel s'adresse le prophète. Le peuple d'Israël est revenu d'exil, a reconstruit le Temple de Jérusalem, mais les temps glorieux espérés ne sont pas advenus. Le peuple a alors tendance à s'enfoncer dans une situation de crise et s'éloigner de ses autels, en délaissant la prière au Seigneur.

Nous sommes aussi dans une crise permanente. Nous pouvons entendre tous les problèmes de notre monde, entre la haine d'un président américain élu par la peur, les massacres de Daesh qui mettent à feu et à sang des régions entières, la détresse des réfugiés de tous bords qui viennent chercher un illusoire bonheur en Europe plutôt que de mourir de faim dans leur patrie, l'inégalité de droits d'un certain nombre de personnes qui "ne rentrent pas dans les cases", et je pourrais continuer la liste, vous savez qu'elle est sans fin. Nous pouvons, nous aussi, nous éloigner de Dieu, être en colère contre lui, délaisser la prière, nous révolter, déprimer.

Je fais partie d'une génération, née après 1980, qui a grandi dans la crise et ne connaît que cela. J'ai souvent eu envie de me battre contre cette forme de fatalité. Ce n'est pas la situation dans laquelle nous nous trouvons qui est dramatique. C'est si nous ne faisons rien pour changer ce monde, qu'il va devenir invivable.

Alors préparons les chemins du Seigneur ! Quelle meilleure période que l'Avent pour essayer de rendre le monde un peu meilleur que la veille ? Envoyer un mot à l'ami-e dont on n'a pas pris de nouvelle depuis trop longtemps... Sourire au SDF qu'on a honte de regarder, assis au pied de la porte du magasin où nous allons faire nos courses... Ecrire un mot d'espoir sur un blog, sur Twitter, Facebook, Instagram ou n'importe quel autre média... Embrasser son-sa voisin-e âgé-e qui n'a plus de contact avec personne...

Continuons notre chemin d'Avent !

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